Le torticolis congénital
Le torticolis est une attitude anormale et permanente de la tête par rapport au plan des épaules. Il associe une inclinaison latérale de la tête du côté atteint et une rotation vers le côté sain. Par exemple, un torticolis droit associe inclinaison droite et rotation gauche de la tête.
Il est important de le diagnostiquer au plus vite. En effet, plus il est pris en charge tôt, plus il est simple à guérir.
Comment Bébé a-t-il contracté un torticolis ?
Divers facteurs entrent généralement en jeu dans l’installation d’un torticolis :
- Position fœtale : un bébé qui bouge peu pendant la grossesse, un « gros » bébé avec peu de place dans le ventre de maman au cours des derniers mois de gestation, peut se retrouver « coincé » contre la paroi de l’utérus,
- Accouchement difficile : l’utilisation d’instruments (forceps, spatules, ventouses), le déclenchement de l’accouchement (contractions souvent violentes sur un col utérin insuffisamment dilaté), une présentation inhabituelle de l’enfant...
- Tensions musculaires développées pendant les premières semaines de vie, liées parfois à des installations inconfortables, un reflux gastro-oesophagien (RGO), des maux de ventres…
Il est difficile d’isoler la cause initiale, car ces facteurs peuvent se combiner. En outre, le torticolis est souvent diagnostiqué entre l’âge de 1 et 3 mois, à distance de ces événements, au cours d’une visite chez le pédiatre.
Comment le détecter ?
Au début, le bébé ne souffre pas mais a souvent la tête tournée du même côté, de jour comme de nuit. Vous essayez de le réinstaller la nuit, mais sa tête revient systématiquement dans la même position.
Au fil du temps, les tensions musculaires s’accumulent au niveau du cou, des épaules, du dos… Bébé est de moins en moins confortable, il s’agite, devient irritable, se raidit. Lorsqu’il s’énerve, il se cambre et adopte une position en hyperextension axiale (comme s’il se jetait en arrière).
Il n’est pas à l’aise sur le ventre, a des difficulté à dégager sa tête du matelas, le dos cambré, les fesses ou les jambes en l’air. Il ne supporte pas cette position plus d’une minute.
Le portage devient difficile, vous ne parvenez pas à trouver une position confortable pour le tenir.
Progressivement, une complication du torticolis peut apparaître : la plagiocéphalie. Il s’agit d’une déformation du crâne, qui s’aplatit sur un côté. Lorsqu’il est installé sur le dos, Bébé à la tête « calée », tournée du côté préférentiel, et a de fait plus de difficulté à tourner son regard du côté opposé et à changer de position.
Si votre enfant présente des symptômes similaires, n’hésitez pas à consulter votre médecin. Il prescrira des séances de kinésithérapie.
A noter : l’ostéopathie et la kinésithérapie sont complémentaires, les techniques de l’un préparant le traitement de l’autre et vice versa. Votre kinésithérapeute vous orientera si besoin vers un professionnel qu’il connaît et avec lequel il a l’habitude de travailler.
Le traitement en kinésithérapie
S’il n’existe pas vraiment de moyen pour prévenir la survenue d’un torticolis, il est en revanche possible de le soigner. Et plus on commence tôt, plus c’est facile !
Dans la plupart des cas, il faut compter entre 3 et 5 mois de traitement.
Les séances de kinésithérapie durent entre 20 et 40 min. La prise en charge débute généralement par 2 séances par semaines. Progressivement et selon l’évolution de votre enfant, votre kiné vous proposera de passer à 1 séance par semaine, puis 1 tous les 15 jours…
La plagiocéphalie se corrigera au fur et à mesure du traitement du torticolis jusqu’à disparaître complètement.
Le torticolis perturbe le développement sensorimoteur du nourrisson. S’il présente un torticolis droit (tête tournée vers la gauche, inclinée sur l’épaule droite), il ne peut pas tourner la tête à droite, regarder à droite, explorer son environnement du côté droit… Il est tendu, raide, les tensions musculaires dans son dos et son cou le gênent et l’empêchent d’apprendre à bouger de manière harmonieuse. Le traitement kiné a aussi pour objectif d’accompagner l’enfant dans l’acquisition des différentes étapes motrices de son développement (le retournement, le ramper, le passage assis, le quatre-patte…). Une grande partie des séances se déroulera ainsi au sol, sur un tapis d’éveil ou sur les genoux du kinésithérapeute, la démarche thérapeutique s’appuyant sur les principes de la motricité libre.
A la maison
De nombreuses astuces peuvent être mise en place à la maison pour aider votre enfant à explorer le côté opposé et tourner la tête. Votre kinésithérapeute peut vous donner des conseils pour faciliter votre vie quotidienne et les interactions avec votre enfant.
Prenons l’exemple d’un torticolis droit (tête tournée vers la gauche, inclinée sur l’épaule droite) :
– Installez le berceau de Bébé contre le mur de la chambre, du côté gauche ; ainsi votre enfant devra tourner la tête à droite pour observer sa chambre et vous voir arriver,
– Placez la source lumineuse (lampe, fenêtre…) du côté droit du berceau ;
– Accrochez un ou deux jouets aux barreaux droits du lit, au niveau de la hanche de Bébé ; si vous possédez un mobile, placez le en bout de lit, au niveau des pieds.
– Portez votre enfant face à vous, joue gauche contre joue gauche,
– Donnez le biberon à droite,
- Évitez au maximum les installations prolongée dans le transat, le siège auto coque et les matériel « rigides » : votre bébé y est engoncé, sanglé, et ne peux pas bouger comme il le souhaite. Préférez la motricité libre, sur un tapis, une peau d’agneau ou un coussin large.
- Retirez les cales-têtes, coussins « anti tête plate » et autres contraintes dans le lit de bébé. Laissez le bouger à son aise.